22 mai 2010

mémoire

D'une pensée binaire à une pensée graduée



En quoi s'intéresser aux fondements de l'architecture Japonaise contemporaine (SANAA et post SANAA ) qui s'apparenteraient à l'image du feu camp comme première forme d'architecture, évoqué par les Smithson dans les années 50, pourrait être source de nouvelles possibilités architecturales reflétant les valeurs contemporaines de notre société?
Les projets contemporains Japonais depuis le milieu des années 90, avec SANAA et la nouvelle génération d'architecte Japonais qui les suit, témoignent d'une quasi uniformité d'apparences. On parle d'une architecture minimale, abstraite ou simpliste abritant des espaces blancs. En s'interressant aux fondements de cette architecture il est facile de comprendre que les volontés de ces architectes sont tout autre, parfois beaucoup plus ambitieuse qu'il n'en paraît.
L'idée du feu de camp comme origine de l'architecture qui apparaît dans les années 50 avec les Smithson s'oppose à l'image de la cabane primitive. La cabane primitive s'insère dans un site. Sa structure la fait tenir debout. Son remplissage et son toit protège l'homme des intempéries. La cabane définit clairement un intérieure d'un extérieure. Comment parler du feu de camp ? L'espace ne semble plus délimité, il est gradué. Le feu de camp source de lumière et de chaleur produit un espace propice aux activités humaines. Sans pour autant en définir un usage bien précis ni délimité. C'est à l'homme de se l'approprier. L'espace qui en découle dépend totalement de l'orientation et de la force du vent. Si l'on devait représenter en plan cet espace, la ligne droite ne serait d'aucune utilité. Il faudrait employé un dégradé. Son épicentre, ici le foyer, pourrait quand à lui être représenté par un point élément fixe et indivisible de l'espace. Il en résulte un espace, un milieu, dont chaque élément et le tout ont la même valeur. Ce n'est plus une architecture de la séparation et de l'opposition mais une architecture de la connexion. Une architecture qui à partir d'un noyau dure et indivisible représentant les demandes d'un programme pour un contexte précis favorise la connexion, l'ouverture, et les rencontres à l'image du parc.
Avec l'étude sensible de projets contemporains Japonais, on s'aperçoit qu'ils s'insèrent dans une continuité historique, celle des Smithsons, du Team X qui s'interressent à l'appropriation, à l'architecture de l'évènement, au questionnement sur l'opposition simple public/privé... Ces architectes contemporains témoignent d'une même manière d'aborder le projet architectural bien qu'il ne revendique pas de faire partie d'un mouvement. Ces différents projets sont choisies pour leurs capacités à requestionner l'idée qui est de pouvoir opposer de façons strictes les éléments qui définissent une architecture.
Leur manière d'aborder l'architecture s'apparente clairement à l'image du feu de camps qui de manière floue abolit toute notion d'opposition tel que homme\architecture, public\privé, intérieure\extérieure, structure\mobilier, réalisation\conception, naturel\artificiel... dans un but de répondre à des valeurs plus contemporaines.

Cette réflexion se déroule dans le cadre du mémoire. En voici une introduction. Le mémoire composé d'une dizaine de pages sera disponible prochainement.
A.

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